T’es-t-il déjà arrivé de ressentir que tu n’écoutes pas ton rythme intérieur? D’observer l’angoisse qui surgit lorsque tu regardes ton agenda de la semaine et que tu constates qu’il est bien rempli?
Au fond de toi, tu réalises que ce que tu aurais besoin c’est de prendre du temps pour ralentir. Vivre avec un horaire allégé et suivre ton flow.
C’est une situation que j’ai vécu à plusieurs reprises dans la dernière année. J’ai observé que c’est un sentiment que j’expérimente à chaque saison.
Pourtant, j’adore ce que j’entreprends dans mon quotidien. Ma routine matinale me permet d’être disciplinée et bien ancrée pour concrétiser ce qui est à mon agenda pendant la journée.
Je vous avoue que j’aime bien être occupée et savoir que j’ai l’opportunité d’avoir plusieurs rencontres, des projets stimulants et des activités à mon agenda.
Le fait est que nous sommes humains. Être optimal, productif et performant 5 jours par semaine/ 50 semaines par année, c’est le courant que la société nous invite à suivre. Es-ce si viable à long terme?
L’importance de ralentir pour mieux s’accueillir
Comme nous avons appris que c’est la façon dont notre vie devrait être vécue, lorsque nous vivons ce besoin de ralentir, nous visitons aussi certaines parts de notre ombre qui peuvent nous amener dans l’inconfort, dans l’auto-jugement et dans le doute de nos ressentis.
Pour ma part, j’observe l’anxiété monter pendant plusieurs jours. Elle me porte dans le doute de moi-même et me fait me demander si j’en fais assez.
Puis après quelques heures, je prends conscience que je suis dans une phase de mon cycle intérieur où j’ai un besoin de ralentir et de m’intérioriser pour mieux intégrer.
Les périodes où je m’accorde quelques moments de pause sont des moments où ma créativité est à son maximum. En effet, puisque je crée de l’espace, je ralentis. Je prends soin de mes besoins primaires et je vis dans l’instant présent.
Dans cette perception de l’inaction, nous sommes dans l’«être». Dans l’être, nous sommes actifs. C’est une invitation pour cultiver notre relation à notre cœur, à notre courage et à notre intuition.
L’équilibre intérieur à travers les saisons
L’équilibre…Ah, cette recherche de l’équilibre!!
Nous souhaitons tous pouvoir la vivre à plein temps. Mais la vie nous sort parfois de ce long fleuve tranquille pour nous faire vivre quelques épisodes de chaos.
Il y a quelques années, lors d’un passage important dans ma vie, j’ai découvert la puissance des cycles.
Je l’ai explorée à travers les 4 phases de mon cycle menstruel : les menstruations, la phase pré-ovulatoire, la phase ovulatoire et la phase lutéale.
Je suis captivée de découvrir à travers ces différentes phases la fluctuation de mes énergies, de mes peaks de créativité, des moments où j’ai envie d’être en interaction et en action, puis les temps où un besoin d’introspection se fait ressentir. Tous ces épisodes se manifestent dans un espace temps d’environ 28 jours.
Puis à travers ces observations, j’ai rapidement compris que chaque phase était en fait en corrélation avec les différentes saisons.
Nous vivons tous à l’intérieur de nous ce cycle des saisonnalités, du repos à la renaissance, en passant par l’expansion puis l’acceptation.
Pour vous permettre de visualiser vos différents cycles intérieurs, j’ai créé une esquisse s’inspirant de mes différentes observations à travers mes saisons intérieures.
Instaurer une routine matinale avec les cycles de la Nature
À travers ces explorations et intégrations, nous pouvons prendre conscience à quel point la Nature dispose d’enseignements précieux à nous offrir. Nous faisons partie de cette nature, tout comme elle fait partie de nous.
Lorsque l’on s’imprègne de ces enseignements, nous constatons que la Nature nous soutient et nous invite à établir des routines matinales.
Personnellement, j’ai observé que ma routine évoluait selon les saisons et mes besoins.
En adaptant ma routine à chaque saison, tout mon corps intuitivement s’aligne avec cette temporalité des rythmes de la nature…C’est tout simplement magique!
La magie de l’écriture automatique
Pour installer ma routine matinale, je profite des transitions de saison pour entamer un exercice d’écriture automatique sur quelques questions:
- Quelle est mon intention pour cette nouvelle saison?
- Quelle énergie ai-je besoin d’installer pour soutenir mon intention dans cette saison?
- Combien de temps puis-je m’accorder pour ma routine matinale pendant cette saison?
- Quel type(s) de pratique(s) m’apporte l’énergie dont j’ai besoin?
Pour ceux et celles qui n’ont jamais pratiqué l’écriture automatique, il s’agit de jeter sur papier tout ce qui est présent à l’intérieur de soi, pendant une durée d’au moins 10 minutes. L’idée est d’écrire en continu, sans lever le crayon de la feuille.
Si l’inspiration ne venait pas, tu peux simplement écrire « je suis à l’écoute de mes ressentis ». Cela aidera à dénouer le mental pour laisser la place au cœur de s’exprimer.
Vivre un processus créatif en connexion avec son rythme intérieur
Dans une société qui valorise principalement l’énergie du Yang où l’action de FAIRE est encouragée, ÊTRE est plutôt vue comme superflue.
Nous pouvons associer l’ÊTRE (énergie Yin)à
L’intuition, l’imagination, la compassion, l’intelligence émotionnelle, l’inspiration, la créativité, la sensualité, la capacité à s’occuper des autres.
Nous pouvons associer le FAIRE (énergie Yang) à
La matérialisation, l’action, l’intellectuel, la pensée, la productivité, l’autorité, la recherche d’évolution.
Or, nous prenons de plus en plus conscience qu’un équilibre entre ces deux polarités est nécessaire pour créer l’union à l’intérieur de soi, pour permettre à sa vraie nature de s’incarner et d’être complet.
Lorsque le processus est nourri d’expériences qui élèvent les cinq sens, la créativité devient cultivée par la passion (le cœur), un ingrédient essentiel au succès. Il devient naturellement fluide de se mettre dans l’action pour concrétiser ce qui nous allume.
Ma petite histoire personnelle avec le chaos créatif
J’ai fait le constat que depuis que je suis adolescente, j’ai la réticence à occuper des emplois d’été à l’intérieur, où l’ordinateur est le principal outil de travail. Les étés où ça m’est arrivé, je me sentais malheureuse.
En comparant avec des étés où j’ai occupé des emplois dans lesquels je travaillais à l’extérieur, où j’avais l’opportunité de faire des rencontres, de socialiser et de sortir de ma routine quotidienne, ça m’a fait prendre conscience que pendant cette saison, mon flow prend une tout autre tangente. Cela demande une réadaptation.
Puisque j’ai une dominance très feu (Pitta) à l’intérieur de moi, mon besoin dans cette saison est de ralentir et de contempler. Je sens le désir de nourrir mes 5 sens et de passer plus de temps à l’extérieur.
Je me réveille naturellement tôt, puis je prends le temps d’entamer la journée avec une méditation et des respirations. Plusieurs fois par semaine, je débute la journée avec une marche en nature. À Montréal, les ruelles sont pleines de magie pour épanouir nos sens.
La contemplation, ce yoga des 5 sens, est l’une des activités que je pratique chaque jour pendant l’été.
Au moment où j’écris ces lignes, nous franchissons les derniers jours de l’été avant la rentrée des classes.
Je constate que de m’être offert beaucoup de temps en nature, d’avoir allégé mon horaire de travail, puis d’avoir profité de temps de qualité avec les gens que j’aime, me permet de me sentir complètement régénérée et prête pour entamer l’automne, une saison que j’affectionne particulièrement.
L’abondance et l’inspiration au milieu du chaos
Mon processus créatif est complètement nourri par l’Être qui s’est incarné pendant cette pause que je me suis accordée.
Ainsi, j’apprends à naviguer à travers cette période de chaos créatif.
Le chaos est une invitation à naviguer dans l’inconfort, à explorer le flux d’idées, les ressentis, les émotions qui surgissent, les tensions dans le corps, la résistance du mental et les doutes qui proviennent du cœur.
En effet, même si c’est un moment souvent inconfortable parce que l’humain a du mal à être dans cette période de flou, où nous ne savons pas, j’ai réalisé que cette période était nécessaire pour ensuite me mettre dans l’action avec cœur.
Et toi, quelle est ta petite histoire avec le chaos?
En conclusion, tout comme la Nature, nous vivons tous ces différentes saisons à l’intérieur de nous. Que ces périodes soient de quelques jours ou de quelques mois, l’important est d’observer ce qui est présent. Puis de s’ajuster pour se prioriser et vivre avec joie.
Je vous souhaite un beau début d’automne! Que ta nature vibre de ses milles feux!
Noémie